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Thème 1 : Des lieux pour l'art - Orsay

Publié par Rebecca B. sur 3 Mars 2014, 19:56pm

Orsay, de la gare au musée

I. L'histoire du bâtiment

A. Le Palais

En 1800, Bonaparte, alors 1er consul, s'installe au Palais des Tuileries. En devenant empereur, il veut donner de la majesté au lieu reprenant les plans de Colbert. Du côté est, il a le projet de relier les deux palais (celui des Tuileries et celui du Louvre) en créant un immense palais dont l'aile nord serait sur la rue de Rivoli. En 1806, année de la création de l'Arc de Triomphe, commence la construction de nombreux immeubles.

C'est en 1810 qu'a lieu l'inauguration de l'Arc de Triomphe sur la place de l’Étoile. Napoléon a alors le projet de construire un palais pour le ministère des relations extérieures à Orsay. De 1810 à 1820, tous les projets sont suspendus du fait de guerres. Celles-ci entraînent, en 1820, un changement de système politique, qui préconise la mise en place de principes permettant à l’État de faire des économies.

A la fin des années 1830, les projets reprennent, dont celui d'Orsay qui prend le nom du quai où il est édifié. Mais l'idée du ministère des relations extérieures n'est plus d'actualité.

Une décision est prise en 1835 : se fait un appel à un architecte. Celui-ci part des plans initiaux, monumentaux et austères, pour en faire quelque chose de plus ouvert, plus gracieux, avec de grandes arcades, qui aurait une perspective de vue à partir des Tuileries.

En 1838, le projet est achevé, avec un intérieur magnifique décoré par des peintres.

Mais en 1871, c'est la Commune : Orsay, ainsi que les Tuileries, brûlent. Tout l'intérieur est détruit, et seule la façade reste à peu près intacte. Alors que les Tuileries devient un musée d'art moderne, la question se pose de faire d'Orsay un musée d'arts décoratifs. En 1882, pour des raisons politiques et économiques, le Palais des Tuileries est détruit.

En 1900 aura lieu la Grande Exposition Universelle, rendant impossible l'idée de laisser des ruines en plein Paris. Fort de cette idée, un appel d'offre, un concours destiné aux architectes est lancé en 1895. Moyaux le remporte, mais le projet n’aboutit pas.

Vient alors l'idée de faire d'Orsay une gare. Orléans convoite le terrain pour la création d'un nouveau terminus, après Austerlitz. Néanmoins, l'idée pose problème, du fait de la pollution, du bruit, du prestige de l'endroit, de la rue qui serait bondée, empêchant la bonne circulation… L’État soutient les compagnies ferroviaires du fait de leur volonté de créer un nouveau réseau.

L'attraction à vapeur ne peut pas se déplacer sous terre à cause de la combustion du barbon. Il faut donc des voies ouvertes, impliquant des démolitions, de la pollution et du bruit.

B. La gare

• Les projets architecturaux

Se fait un appel à des architectes pour tout aménager, notamment Eugène HENARD, qui propose que l'on distingue visuellement les deux bâtiments : la gare aurait un aspect métallique et l'hôtel serait fait en maçonnerie. L'utilisation du métal pour la gare est novatrice et symbolique, car produit par l'humain : c'est l'emblème de la supériorité scientifique de la métallurgie européenne. Il y a donc un contraste entre classicisme et modernisme au sein de cette gare.

L'idée de construire cette façade en fer se heurte au refus de la société d'Orléans (Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans), qui souhaite de la maçonnerie. Effectivement, la ferraille cause le problème de la rouille, qui obligerait à reconstruire le bâtiment, et reste un métal propice à la formation d'incendies (12 000 tonnes de métal seront utilisées pour le projet final).

Des plans sont tout de même dessinés, et la 1ère proposition se voit donner un style de la renaissance, rappelant Florence. En avril 1898, le projet prend forme et se concrétise.

Il y a un réel travail d'ancrage et de soudage permettant l'alliance de la pierre (résistant à la pression) et du fer (résistant à la flexion) : c'est la solidification. Mais la façade se trouvera être peu épaisse.

Victor Laloux se charge de reprendre le projet, et décide de mettre en avant l'utilisation du fer en faisant apparaître tous les rivets. Au final, la construction aura un aspect davantage baroque.

• La vie de la gare et de l'hôtel

En juillet 1900 a lieu l'inauguration de la gare d'Orsay. Sa façade baroque, tout comme son côté ornemental, avec des statues et un jeu sur la plastiques des formes, sont au goût de l'époque. L'architecte est ici un artiste qui veut s'exprimer. Le progrès de la technique va permettre d'effacer les contraintes auxquelles les gens de l'époque devaient se plier.

Sur la façade, chaque sculpture de femme assis représente une des villes desservies par la ligne de train, à l'instar de Nantes. La structure métallique apporte une teinte lumineuse et claire qui permet un éclairage naturel des quais.

L'hôtel, quant à lui, se distingue par son architecture. Il est très luxueux et se compose de 370 chambres équipées de salle de bain, ce qui est rare pour l'époque. De plus, les plus belles suites ont une vue sur la Seine. Le volume du bâtiment est plus conséquent car construit sur deux niveaux, comportant des restaurants, des salons de lecture, des fumoirs… Les salles sont ambitieuses pour un hôtel, et cela reflète cette volonté de construire un véritable palais baroque : décor complexe, plafonds immenses, composition peinte, à la mode dans les années 1900 (Gare de Lyon, Champs-Élysées…)

L'idée d'un style baroque se retrouve dans la salle des fêtes avec l'exécution de plusieurs pendentifs (médaillons) au-dessus des portes, fenêtres ou cheminées. C'est une pièce très spacieuse avec un décor très chargé qui rappelle le rococo, style s'apparentant au baroque. La salle n'est éclairé que d'un côté, grâce à une fenêtre. Il y avait donc un problème de luminosité, résolu par l'utilisation d'un système d'éclairage par l'ajout de miroirs et de cristaux.

De 1900 à 1939, la gare sert au trafic des voyageurs, ainsi qu'aux parisiens friands des luxueuses réceptions. En 1945 néanmoins, elle se transforme en centre d'accueil pour les rescapés, de retour des camps de concentration. Durant la seconde Guerre mondiale, le bâtiment sera utilisé comme centre d'expédition de colis pour les prisonniers.

L'hôtel doit tout de même faire face à certains problèmes financiers et, en 1973, il ferme ses portes. Le projet de démolition prend place dans les esprits, en entraîne de lourds débats et polémiques entre les pro et anti-démolition. L'idée est finalement abandonnée et la façade du bâtiment ainsi que son décor sont inscrits à l'inventaire des monuments historiques dès 1978.

C. Le musée

En 1977-1978, Giscard d’Estaing a pour projet la construction d’un musée, dans le but de rassembler une collection nationale dispersée. Il pense dans un premier temps au musée du jeu de paume qui s'avère finalement trop peu aéré. Il a la volonté de marquer une transition entre 2 musées : l'un sur le passé, le second sur la modernité (le Louvre et le musée Pompidou).

Une salle annexe est aménagée et peut faire office de librairie, café, lieu de conservation, local technique, auditorium, espaces pour la jeunesse, lieu entre exposition temporaire et permanente.

En 1986, le musée est inauguré et ouvre ses portes au public. En 2004, il change de statut et devient un établissement sous la Direction des Musées de France (DMF), pour finalement évoluer en Établissement Publique Administratif (EPA : permet de rendre le musée plus autonome).

II. Les collections

Présentation d’œuvres occidentales de 1848 à 1914 = Collections nationales.

3 bâtiments = le Louvre, le jeu de paume (aux Tuileries, type de peinture : impressionnistes), musée d’arts modernes.

Après de nombreux débats, il est décidé que les œuvres exposées dateront du Romantisme. Néanmoins, les peintures Romantiques ont un trop grand format et prennent donc beaucoup de place.

Le parti prit est celui d’un musée interdisciplinaire (toutes les formes artistiques y sont présentées : peinture, sculpture, architecture, art graphique, dessin, estampe, art décoratifs, objets, mobilier, photographie)

III. Les expositions temporaires

6 000 œuvres appartiennent à Orsay, dont 3 000 exposées (les autres sont en réserve : ne sont pas dédiés aux expos temporaires ou permanentes, mais sont prêtées musée à d'autres conservatoires)

Il y a un aménagement du circuit. Le premier choix fut de proposer une présentation chronologique. Nécessité de monter au niveau supérieur et de redescendre progressivement sur le niveau médian : cet emplacement a été choisi pour la lumière qui correspond mieux aux œuvres impressionnistes.

• Expositions temporaires : le grand Palais

Musée d’Orsay possèdent des collections photographiques (50 000 photographies et 70 000 dessins) C'est un véritable musée vivant : invitation d’artistes contemporains qui viennent dialoguer avec le public, pour présenter leurs œuvres (installées à Orsay).

Structure du musée : accompagnement pédagogique discret (ex : explication des tableaux), peu de commentaires, cependant quelques vitrines montrent la technique utilisée pour la création de l'œuvre. Trop d’explications parasiteraient l’œil. Au sortir des salles, des fiches qui permettent de se documenter afin de faire une visite didactique sont proposées.

IV. La peinture à Orsay

A. Origines du musée du Luxembourg

Le musée du Luxembourg a été fondé par Louis XVIIIe en 1818, le système prévoyait que 10 ans après la mort de l’artiste, les œuvres seraient exposées au Louvre ou reversées à d’autres institutions.

Ses collections sont constituées d’achat aux salons (peintures d’histoire, portraits, paysages classiques)

B. Avant-garde du musée du Luxembourg

Le système traditionnel des salons n'est plus adapté à l’expansion des marchés de l’art, la notoriété des artistes dépend de plus en plus des critiques du public et des choix des marchands d’art : ce changement de mentalité va favoriser le développement de nouvelles écoles et de leur reconnaissance.

C. Le musée d'Art Moderne et le musée du jeu de paume

En 1937, le musée du Luxembourg est remplacé par le musée d’art moderne, qui sera situé dans le palais de Tokyo, dans le XVIe arrondissement. Programme : le néo-impressionnisme. Avec la réorganisation du musée du Louvre, la collection des impressionnistes va déménager à nouveau en 1947 : c’est le musée du jeu de paume (près des Tuileries) qui va les accueillir.

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